mardi 17 août 2010

The friend of the hero...

C'est ce que je suis. Je suis la fille dans l'ombre du héros, celle qui suit derrière et qui approuve ce qu'il dit. Je suis celle qui lui chuchote à l'oreille toutes ses bonnes idées pour qu'il reste un héros, mais que personne ne voit. Ma grand-mère dit que je suis grosse à cause de ça. Elle dit que les gens ne me voient tellement pas que je grossis pour dire :«J'suis là! Regardez-moi!» Mais ça marche pas, parce que les gens me voient, mais ne me regardent pas. Ils me voient, mais ne portent pas attention à moi. Porte-on attention à l'ami du héros, tant qu'il n'est pas en danger? Pas vraiment. Le héros est plus beau, plus fort, plus intelligent. Le héros c'est pas moi. Et ce, depuis toujours. Depuis que je suis petite, je suis dans l'ombre de ma sœur, de mon frère, du peu d'amis que j'ai pu me faire. Ma soeur criait plus fort, exigeait plus facilement, n'avait pas autant un besoin extrême d'amour et d'approbation que moi, alors je devais lui remettre tout ce que je possédais. J'avais tant besoin d'être aimée que peu importe ce qu'on me demandais, je le faisais. Elle en a profiter, comme elle le fait encore. Je ne sais pas si c'est volontaire, je ne crois pas, mais ça reste qu'elle le fait. Je lui donnais tout ce qu'elle voulait : La grande chambre, celle avec des fenêtre qui ne se situe pas dans le garage, mes Barbies préférées, les cds qui nous appartiennent à nous deux mais qu'elle veut, le beau linge du sac de linge donné d'une cousine (dans le temps où on faisait la même taille), les réponses dans ses devoirs, tout! Elle voulait, elle avait. Et je le fait encore. Avant, c'était par gentillesse, pour éviter les problèmes, pour que les autres me trouvent gentille, mais après c'est tellement devenue un du pour elle que je n'ai plus eu le choix. Si je refusais, je me faisais traiter d'égoïste trop gâtée par sa mère : «On sait ben! Tu viens de passer la fin de semaine avec ta mère alors tu ne veux plus partager! On sait ben! T'es gâtée là-bas, quand tu reviens ici t'es différente et faut tout recommencer du début!» Encore aujourd'hui c'est comme ça. La semaine dernière, par exemple, on a été au chalet, toute la famille ensemble, ma petite sœur, Lisi, avait apporté un livre et, quand elle l'a fini je lui ai demandé de me le prêter. Elle m'a dit que je pouvais le prendre. Là, l'autre sœur passe et dit: «Je le prend!» Alors Lisi lui explique qu'elle me l'a déjà prêter et qu'elle le prendra après alors elle répond:« Ben là! Je le veux! Elle aura juste à le prendre après!» Pour une fois j'ai décidé de prendre ma place et dire que non, que c'était moi qui le lisait, un point c'est tout, alors elle a fait :« Ok, mais fini le avant que je m'en aille parce que je pars avec!» Je l'ai évidemment fini avant qu'elle s'en aille, le lendemain, pour éviter la crise du siècle. Je sais, c'est rien, c'est un livre, mais c'est comme ça toujours, depuis toujours! Et pas juste pour les objets. La même fin de semaine, je jasais tranquillement avec mon père, lui expliquant que je voulais pas retourner à ma job que je hais plus que tout au monde l'an prochain, mais que bon, j'allais essayer de me trouver autre chose et tout. Et là il m'a offert de peut-être m'engager dans sa compagnie comme genre de secrétaire, si tout se passait comme prévu et qu'ils achetaient un local extérieur comme siège de la compagnie. J'étais super contente jusqu'à ce que ma belle-mère cri: «Hey! T'as DEUX filles qui ont besoin d'un job!» Pour qu'il engage mon autre sœur aussi. Mais on sait tous très bien qu'il ne peut pas engager deux secrétaire, sinon on fera presque pas d'heure chacune. Mais, évidemment, il faudrait que je sacrifie une job que j'aimerais bien faire, une petite place dans la compagnie de mon père, pour que ma sœur puisse, elle aussi, travailler là-bas. Mais elle a déjà un job! Elle n'aura pas a chercher, elle est déjà placée! C'est toujours comme ça, la gentille Séléné va se tasser et laisser la place aux autres. Mais j'suis habitué, je suis née pour ça, on dirait.

1 commentaire:

L'islandaise a dit…

Affirme toi et prend ta place ma belle! Tu la mérites autant que n'importe qui. Il n'est jamais trop tard pour faire changer les choses. Je sais que c'est toujours plus facile à dire qu'à faire, mais crois en toi et les gens n'auront d'autres choix que de faire pareil.
Force et courage,
M.