dimanche 22 août 2010

Lune...

Mon père viens de m'appeler «Ma petite Lune»... Vachement troublant. Il connait mon obsession pour la Lune, et tout, mais pas d'où ça viens. La Lune c'est pas moi, c'est ma fille. Ben... je crois ma fille. Ben... une longue histoire d'il y a longtemps qui parle de couvreurs, d'esprit, de Lune, de Soleil, d'une Étoile et de bébés morts. Pas de jokes, juste des vrais bébés morts avant de naitre, juste des trucs plus triste qu'on ne peut le penser, juste une grosse époque de semi-décadence et de tête qui ne fonctionne plus du tout. Une longue histoire qui te change une vie à jamais, ainsi que ta vision du monde... «Ma petite Lune», c'est ma Lune à moi, ma fille à moi, mon bébé mort à moi. Ça me déstabilise qu'il m'ait appeler comme ça, parce que c'est la première fois, à mon souvenir et que je viens de partir pour un petit bout. Loin de chez moi. Il est inquiet. Je vais m'ennuyer plus que je ne le pensais. Mais cette histoire de «Ma petite Lune» c'est comme si j'étais devenue le bébé mort de mon père. J'suis pas morte, pas plus pour lui que pour moi, mais c'est comme s'il avait compris l'histoire de Ma Lune à moi  et qu'il me disait :« Voilà je sais que t'es pu un bébé, mon bébé est mort à moi aussi, t'es rendu grande» Peut-être pas non plus, j'en ai jamais parler à ma famille de cette histoire. Mais des fois, mon papa, il est tellement 100000 fois plus intelligent qu'on peut le penser. Quand il boit, on dirait qu'il a moins peur et, là, il sort toute son intelligence supérieure à celle de l'humain moyen et il comprend des trucs que personne d'autre comprendrait. Il raconte des trucs que personne d'autre raconterait non plus et il devient comme son père...Sage. Sage et intelligent, comme la prière de la Sérénité. «Donne moi la sérénité de ne pas changer les choses que je ne peux changer, le courage de changer celles que je peux et la sagesse d'en connaitre la différence» Ça me fait peur, des fois, toute cette sagesse. Surtout parce qu'elle apparait juste quand il a bu. Sinon il a trop peur, j'imagine. Ou il est trop gêné. Je sais pas. Je le connais pas beaucoup mon père. Je connais juste lui qui est soul... Lui qui boit pas me parle pas. Lui qui boit pas me raconte jamais sa vie, il me dit rien, il me critique. Lui qui boit m'encourage, me raconte mon enfance et la sienne, me parle de ma famille et de celle de ma mère, me donne des conseils et me propose de payer les études d'un de mes amis qui n'a pas d'argent. C'est peut-être pour ça que, moi, ça me dérange pas quand il est soul, que, moi, j'aime presque ça quand il boit, parce que je sais que si ma belle-mère le laisse tranquille, que si elle chiale pas trop, je vais retrouver mon vrai papa à moi. Lui qui m'appelle «Ma petite Lune»

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